Prolongation des barèmes en 2021 : l’année des motorisations alternatives ?

Prime à la conversion, bonus écologique, autant d’incitations de l’État pour favoriser l’adoption des motorisations alternatives qui auraient dû être réduites à compter du 1er janvier 2021. Mais dans l’optique de la stratégie de relance de l’économie, le gouvernement a annoncé la prolongation des barèmes jusqu’au 30 juin 2021. Décryptage avec Stéphane Montagnon

Stéphane Montagnon, Directeur associé du cabinet holson

La crise de la COVID-19 a amené le gouvernement à prolonger les barèmes des primes et bonus liés à la conversion des flottes d’entreprises à l’électrique.

Pour Stéphane Montagnon, Directeur associé d’holson, « nous avons traversé une période assez particulière et, alors que le bonus pour la motorisation électrique et hybride rechargeable aurait dû être plafonné à 3 000 € à partir de janvier 2021, le niveau de 5 000€ est maintenu ».

À cela, s’ajoutent de nouveaux avantages comme l’abattement de 1 800€ sur l’avantage en nature. On retiendra également l’augmentation de l’amortissement non déductible (AND) pour les véhicules électriques ou hybrides rechargeables. Signalons enfin la confirmation de dispositifs comme l’exonération de TVS, de la carte grise, ou le fait que l’électricité ne serait pas soumise à l’avantage en nature… Il apparaît donc que le véhicule électrique est véritablement dopé fiscalement. Un dumping qui représente environ 2 500 à 3 000 € d’avantages cumulés par an et par véhicule.

Prolongation des barèmes : une mobilité alternative attractive

« L’ensemble de ces mesures rend le véhicule électrique particulièrement compétitif par rapport aux motorisations thermiques. Il y a donc de belles opportunités pour les gestionnaires de flotte », observe Stéphane Montagnon qui considère que le véhicule électrique présente deux vertus essentielles. D’abord, celle d’une réduction significative de l’empreinte carbone de l’entreprise grâce à l’absence d’émissions de CO2 une fois à la route. Ensuite, l’existence d’un modèle économique parfaitement viable sur la partie VP.

« Le cadre fiscal institué par la Loi de Finances 2021 apporte une vraie lisibilité, pas seulement pour les motorisations électriques, avec une clarification du calcul de la TVS qui subissait d’importants effets de seuil en fonction des émissions de CO2 et dont la courbe a été lissée jusqu’à 157 grammes », précise Stéphane Montagnon.  

Accélérer l’adoption de l’électrique ?

À cette question, pour holson, la réponse est oui, pour plusieurs raisons. La première, c’est l’enjeu de la réduction de l’empreinte environnementale. La deuxième, c’est la compétitivité du modèle électrique, très attractif du fait de ses valeurs résiduelles (VR) qui semblent évoluer positivement et de ses coûts d’entretien divisés par 2 ou 3.

« L’aspect essentiel, c’est l’usage des collaborateurs et l’adoption de nouveaux comportements », précise Stéphane Montagnon.

Assurer la pédagogie indispensable sur les usages liés à l’électrique, choix techniques sur les infrastructures de recharge (fonctionnement, fiscalité, supervision, maintenance). Autant d’interrogations pour lesquelles hoslon a développé une méthodologie fondée sur un audit de la flotte, de son TCO (segment par segment), une prise en compte de la dimension RSE et une enquête collaborateurs, appuyée sur des entretiens et une analyse des données télématiques de la flotte.

« Électrifier un parc automobile impose une réflexion profonde et souvent complexe. Au-delà des aspects financiers, fiscaux ou techniques, les décisions ne doivent jamais être décorrélées de l’implication des collaborateurs », conclut Stéphane Montagnon.