Verdissement des flottes : les loueurs au cœur de la transformation

Entre accompagnement, flexibilité et innovation… François Brabander, réélu à l’unanimité à la présidence du SESAMLLD en septembre dernier, décrit le rôle des loueurs face à l’enjeu de verdissement des flottes d’entreprises. 

François Brabander, Président du SESAMLLD

La Loi d’Orientation des Mobilités fixe des objectifs ambitieux aux entreprises. Quel est l’impact du verdissement des flottes sur les offres et les catalogues des loueurs ?

Les loueurs sont bien évidemment parties prenantes du monde dans lequel ils gravitent. La prise de conscience de l’urgence d’adopter des modèles de mobilité plus neutres nous affecte autant que le reste de notre société. Jusqu’ici, l’offre des constructeurs était limitée. Par ailleurs, les difficultés liées à l’accès à des infrastructures de recharge, à l’autonomie ou au TCO, constituaient autant de freins qui sont progressivement levés. Désormais, l’appétence des entreprises est réelle, les incitations gouvernementales fortes, et l’offre est plus lisible. Nous sommes, comme toujours, au cœur de cet écosystème et en accompagnons l’évolution.

Quel type d’accompagnement proposent justement les loueurs aux entreprises pour tenir les objectifs du législateur ?

Ce rôle d’accompagnement passe par la conception d’offres répondant aux enjeux d’écomobilité des entreprises. Cela passe par une réelle proximité qui nous permet de comprendre les besoins, mais aussi les aspirations de nos clients. Au-delà du cadre réglementaire, verdir les flottes pour verdir les flottes ne serait pas cohérent. Les loueurs prennent en considération les comportements des utilisateurs et les réalités de terrain des entreprises pour effectuer des préconisations. Ces recommandations doivent faciliter le quotidien des collaborateurs et favoriser une mobilité plus verte. Les loueurs sont donc avant tout à l’écoute. Par ailleurs, quant aux objectifs du législateur, ils demeurent progressifs et m’apparaissent comme réalisables, mais il est temps de se lancer. 

Quel impact un verdissement à marche forcée peut-il avoir sur les valeurs résiduelles des véhicules des flottes ?

Difficile de répondre à une telle interrogation de manière très tranchée. Sur les véhicules thermiques, c’est possible qu’il y ait un impact mais il est difficile à estimer. Mais si l’on prend en considération la valeur résiduelle des véhicules électriques par exemple, l’incidence du verdissement sera davantage lié à l’évolution des batteries ; les nouvelles générations étant beaucoup plus performantes. Par ailleurs, le fait que la filière de recyclage des véhicules électriques ne soit pas encore parfaitement consolidée a également une influence. Enfin, il ne faut pas oublier que les autres énergies ont fait des progrès et sont moins polluantes. En résumé, l’équation est complexe. Le législateur se montre très directif (et il est dans son rôle d’impulsion pour accélérer le changement), mais les entreprises doivent quant à elles assurer l’intégrité et la pertinence économique de leur parc. Les loueurs se positionnent à la convergence de ces enjeux.  

Quels sont les enjeux de transition énergétique aujourd’hui et comment saisir les opportunités ?

Au-delà de la transition énergétique au sens large du terme, n’oublions pas que la COVID-19 a également amené de nombreux bouleversements. La crise sanitaire a fait évoluer la réflexion sur de nouvelles formes de mobilité. L’enjeu ? Inventer des modèles plus efficaces, repenser les déplacements des collaborateurs, etc.., autant de défis que doit relever le gestionnaire de parc. Ce dernier est plus que jamais gestionnaire de mobilité. Dans ce contexte, le loueur est l’interlocuteur privilégié pour nourrir la réflexion du mobility manager car nous disposons d’une expertise à 360°.

Verdir les flottes de nos jours, un effort qui doit d’abord incomber aux constructeurs ou aux loueurs ?

Les constructeurs jouent évidemment un rôle déterminant car ils supportent le poids de l’innovation. Mais l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur est concerné. Pour une mobilité plus verte, chacun doit s’impliquer et prendre sa part de l’effort. N’oublions pas qu’en filigrane, le verdissement de la mobilité, au-delà de l’environnement, est aussi et surtout une question de santé publique…