Dérivés VP électriques : une chance pour le verdissement des flottes ? 

S’engager sur la voie du verdissement des flottes est une nécessité désormais encadrée par la loi. Mais comment garantir aux collaborateurs des volumes et charges utiles en rapport avec leurs besoins professionnels ? Surtout quand il existe si peu de VUL électriques ? Julien Robert, Responsable Ventes Entreprises pour Hyundai Motor France, explique comment les dérivés VP électriques peuvent constituer la réponse à l’équation. 

Julien Robert, Responsable Ventes Entreprises pour Hyundai Motor France

Selon le dernier Baromètre Flottes et mobilité, 57 % des responsables de flotte utilisent au moins une technologie alternative, contre 30 % en 2020. La démarche de verdissement semble bien amorcée. Quelle vision avez-vous de cette transformation ? 

JR : Jusqu’au début de l’année 2020, les marques d’intérêt des entreprises pour le verdissement étaient nombreuses mais l’élan s’est encore amplifié. Une majorité de gestionnaires de flotte sont désormais très attentifs à leur bilan environnemental. Ce qui a changé, ce sont les motivations. Les incitations fiscales ont joué leur rôle, mais elles ne sont plus le seul moteur. La prise de conscience de l’urgence à transformer la mobilité est réelle et sincère. Une réalité qui vaut tant chez les gestionnaires de parc que chez les collaborateurs. La transformation est amorcée. 

Il existe toutefois des freins à l’adoption de la mobilité électrique. Quelles sont à vos yeux les principales difficultés à surmonter ?

JR : Elles sont de plusieurs ordres. Il y a d’abord l’héritage historique : il faut abandonner les réflexes des motorisations thermiques. Repenser la préparation des longs trajets, s’approprier l’usage de nouvelles attitudes liées à l’écoconduite…, autant de prérequis qui portent sur une adaptation des comportements et n’ont, par conséquent, rien d’insurmontable. En revanche, lorsque les collaborateurs ont besoin d’une charge utile importante, l’indigence de l’offre de VUL électriques pose problème. Les constructeurs sont en effet confrontés, pour le moment, à des contraintes techniques. En effet, pour un VUL, les critères clé, ce sont le volume et la charge utile. Or, cette dernière est entamée par le poids et l’encombrement des batteries. Le problème ne se poserait pas avec les motorisations hydrogène. Malheureusement, le réseau de stations de recharge sur le territoire est encore trop embryonnaire.

Quelles alternatives envisager en attendant l’élargissement des gammes de véhicules utilitaires légers ?  

JR : Pour accélérer le verdissement d’un parc, en offrant aux collaborateurs un volume utile optimisé, transformer un véhicule particulier (VP) électrique en VU est la solution. Cette pratique que l’on appelle dérivés VP est un excellent compromis. Hyundai par exemple a noué un partenariat avec Jocquin, qui assure la transformation du véhicule. Ce partenariat concerne l’ensemble des véhicules électriques de la gamme Hyundai. Il permet de booster véritablement le volume utile des KONA ou IONIQ électriques par exemple. Cette procédure est parfaitement rodée et ne présente aucune complication pour les entreprises. Elle ne représente que 3 heures de main d’œuvre. Il suffit d’organiser la transformation en dérivé VP en amont de la livraison de la flotte.

Ces transformations “Dérivés VP” ne présentent-elles pas un risque pour la restitution du véhicule ? 

JR : Grâce au partenariat entre Hyundai et Jocquin, la transformation d’un VP en VU est simple, rapide et parfaitement réversible. Elle constitue une garantie de préservation de la valeur résiduelle. C’est aussi un levier d’optimisation du loyer dans le cas d’une LLD. Notre partenaire stocke les banquettes arrière et notre réseau de concessionnaire se charge de remettre le véhicule dans son état originel lors de la restitution. Nous avons tout mis en œuvre pour que cette adaptation soit transparente pour les entreprises. Elles peuvent ainsi verdir leur parc tout en offrant à leur collaborateurs des volumes de charges adaptés à leurs besoins.