Verdissement : une approche globale pour repenser la mobilité

Améliorer les flottes d’entreprise grâce à la mobilité des collaborateurs et repenser le mix énergétique au vu du contexte réglementaire, fiscal, environnemental et sociétal… Une tâche exigeante qui incombe aux gestionnaires de flotte. Régis Masera, Directeur de l’Arval Mobility Observatory France depuis l’été 2021, partage sa vision de l’enjeu. 

La mission centrale des gestionnaires de flotte consiste à repenser la mobilité des collaborateurs. L’objectif : répondre aux impératifs environnementaux définis par le législateur tout en s’adaptant à la réalité de l’offre des constructeurs. Pour y parvenir, il faut dresser un état des lieux du parc, à l’instant T. Il faut également savoir se projeter sur les prochaines mesures du gouvernement. La transformation de la mobilité repose sur la réalisation d’un audit de flotte également appelé audit de mobilité. 

« La réalisation d’un audit de parc est une nécessité, confie Régis Masera, mais cette appellation en elle-même pose question. Derrière la notion d’audit, on perçoit la dimension financière de l’exercice. Or, ce n’est pas l’aspect le plus crucial face au défi de transformation de la mobilité que les entreprises doivent relever ». 

Un audit comptable restitue une vision construite du passé. Les gestionnaires de parc recherchent parfois dans le passé de l’entreprise et de la mobilité des collaborateurs les éléments permettant de construire la politique de demain… Or, « le passé n’est pas forcément représentatif de ce qu’il faut faire pour l’avenir », affirme Régis Masera.

Verdissement : une approche globale_Verbatim Régis Massera

Comprendre le contexte dans sa globalité

La mobilité en entreprise connaît une évolution majeure. « Les sujets de transition énergétique qui sont attendus ou imposés sur le plan législatif, environnemental et fiscal ont amené une véritable révolution », note Régis Masera. Une révolution portée non seulement par l’arrêt des motorisations thermiques en Europe prévu par la loi, « mais surtout clairement annoncée par les constructeurs automobiles eux-mêmes pour les 5 à 10 années qui viennent, ce qui représente un délai très court à l’échelle de la transformation d’une entreprise ». 

Les enjeux de calendrier fixent le tempo, il y a la complexité du choix. En effet, « la mobilité électrique élargit le spectre de la réflexion. Au-delà du choix du véhicule, il faut s’intéresser à l’écosystème de services qui s’y rattache comme les bornes de recharge publiques, les bornes en entreprise ou au domicile du collaborateur », précise Régis Masera. Ce dernier est convaincu que l’entreprise a également vocation d’accompagner le changement dans la vie personnelle du collaborateur. 

« Les chefs de parc qui ont géré des flottes d’entreprise depuis des années sont placés au cœur d’une révolution, affirme Régis Masera et le vrai problème que l’on rencontre souvent, c’est celui de la non-décision ».

Cinq étapes clés pour engager la mobilité 

La transformation est protéiforme. En effet, elle conditionne la façon dont l’entreprise structure ses métiers et son activité. « La mobilité est finalement le reflet de l’évolution RSE et de la digitalisation de l’activité des entreprises », précise Régis Masera. 

Face à une mutation globalisée, les arbitrages sont complexes car les acteurs impliqués sont très nombreux. « Il est alors difficile de trouver un consensus entre les différents métiers : Directions achats, services RH, utilisateurs… ». 

Le département Consulting d’Arval a par conséquent développé une méthodologie spécifique appelée Smart Approach. Celle-ci repose sur cinq étapes : 

  • La première phrase consiste à fixer les ambitions RSE de l’entreprise. 
  • Ensuite vient la phase de l’audit de flotte qui permet de nourrir la réflexion.  
  • La troisième consiste à tracer le chemin vers une flotte plus verte, « en intégrant le choix du mix énergétique à mettre en place et en définissant un plan d’action concret ».
  • La quatrième phase permet également d’explorer la piste des solutions de mobilité alternatives à déployer (mobilité douce, crédit mobilité, autopartage). 
  • Enfin, il s’agit de mesurer l’ensemble de la démarche autour d’objectifs RSE, comparé aux ambitions de départ. 

Le défi : réconcilier les impératifs à court terme avec les enjeux à long terme. Et ce pour faciliter le quotidien des collaborateurs tout en maîtrisant le TCO des flottes d’entreprise.

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