Véhicule de fonction ou crédit mobilité, comment choisir ?

Maîtrise du TCO, réponse aux nouvelles attentes des collaborateurs, le gestionnaire de flotte doit arbitrer, selon les profils d’utilisateurs, entre véhicule de fonction ou crédit mobilité. Jan de Lobkowicz, Directeur du développement France de Skipr, partage sa vision de l’enjeu.

Depuis 3 ans, Skipr assiste les entreprises dans la transformation de leurs mobilités. Cet accompagnement, qui a débuté en Belgique, s’étend désormais aux entreprises françaises. « Le véhicule de fonction fait culturellement partie du package de la rémunération du salarié belge, explique Jan de Lobkowicz. C’est le cas également en France, mais dans une moindre mesure ». D’autres solutions doivent par conséquent être envisagées et l’expérience accumulée par Skipr en Belgique a agi comme un laboratoire pour s’adapter aux spécificités du marché français. « Il existe un important avantage fiscal à attribuer un véhicule de fonction en France, mais il apparaît que ce dernier n’est plus forcément le modèle qui intéresse le plus les collaborateurs ».

Crédit mobilité : mode d’emploi

Aspirant à davantage de souplesse, de flexibilité, les salariés des entreprises sont en quête de solutions de mobilité et plus seulement d’un moyen de transport.

« Par ailleurs, la dimension environnementale est une préoccupation croissante pour les entreprises. Tous ces paramètres, interrogent sur le modèle de distribution de véhicule comme un avantage », analyse Jan de Lobkowicz.

Le crédit mobilité vise à transformer le budget associé au véhicule de fonction en un crédit attribué au collaborateur, permettant de mettre en avant certaines mobilités douces, alternatives, et correspondant véritablement aux usages du collaborateur. « Skipr héberge ce crédit sur une carte, précise Jan de Lobkowicz, qui fixe un certain nombre de règles en rapport avec la politique de mobilité de l’entreprise ».

Contrairement à la Belgique, la France n’encadre pas fiscalement le crédit mobilité. Un autre dispositif, le forfait mobilités durables, est entré en vigueur en mai 2020 et prévoit la prise en charge facultative par leur employeur des frais de transports personnels entre le domicile et le lieu de travail jusqu’à 500 € par an.

« C’est un dispositif intéressant, mais nous pensons que le crédit mobilité mériterait davantage d’incitatifs fiscaux car il apparaît comme une réponse pertinente pour certains profils de collaborateurs », conclut Jan de Lobkowicz.

Une question de profil

Apporter la meilleure réponse aux besoins réels des collaborateurs, c’est la promesse du crédit mobilité, et la motivation de Jan de Lobkowicz qui distingue ainsi deux profils de collaborateurs. Le premier concerne celui qui se voit proposer pour la première fois de sa carrière un véhicule de fonction.

« Cette proposition très statutaire, perçue comme un droit, peut difficilement être refusée par le collaborateur, même si le véhicule de fonction ne répond pas à son besoin. S’il accepte, il n’en a pas l’usage, s’il refuse, il n’a aucune compensation ».

Le second profil, c’est le collaborateur qui détient aujourd’hui un véhicule de fonction et dont les habitudes de mobilité ont évolué en 2020. Si ce collaborateur se déplace moins et qu’il a besoin d’un plus petit véhicule de fonction, la différence de budget peut être affectée à son crédit mobilité.

« L’entreprise peut alors modifier le catalogue de véhicules mis à disposition des collaborateurs pour maîtriser le TCO de la flotte, tout en rendant le dispositif très attractif pour les salariés ».

L’objectif : réconcilier la dimension environnementale de la mobilité avec les besoins réels des collaborateurs, tout en maîtrisant au mieux le TCO. « À mes yeux, véhicule de fonction et crédit mobilité ne sont pas concurrents. Ce sont deux outils complémentaires à disposition du gestionnaire de flotte et du DRH, pour garantir la performance de l’entreprise et le bien-être des collaborateurs », conclut Jan de Lobkowicz.