Interopérabilité des bornes de recharge : ce que cela pourrait changer !

Davantage de bornes de recharge, accessibles plus librement pour répondre aux véritables usages de la mobilité électrique. Voici en quelques mots résumés, les bénéfices qui découlent du principe de l’interopérabilité des bornes de recharge. Décryptage avec Cécile Goubet, Déléguée Générale de l’Avere-France.

En effet, la notion d’interopérabilité des bornes de recharge peut sembler complexe. Elle permet à un utilisateur d’un réseau donné de  recharger son véhicule sur les bornes d’autres réseaux. Tout en utilisant son badge habituel ! La facturation est réalisée à l’acte, soit effectuée par le réseau attitré de l’entreprise.

« Favoriser le développement de la mobilité électrique, c’est d’abord et avant tout proposer une expérience de recharge simplifiée à l’ensemble des utilisateurs de ce type de motorisation », affirme Cécile Goubet, Déléguée générale de l’Avere-France.

De plus, le décret publié au Journal officiel le 4 décembre entérine définitivement le principe d’interopérabilité des bornes de recharge pour véhicules électriques, est-il jugé très favorablement par l’Avere-France. L’association, qui a vu le jour en 1978 pour représenter l’ensemble de l’écosystème de l’électro-mobilité, plaide, de longue date, en faveur de ce principe d’interopérabilité. Derrière cette promesse d’homogénéiser l’accès aux bornes de recharge, le législateur voit une opportunité de densifier le réseau tout en fluidifiant l’usage des conducteurs de véhicules électriques.

« Le principe de l’interopérabilité des bornes de recharges publiques s’inscrit dans la loi depuis 2017, précise Cécile Goubet. Le décret fixe désormais les sanctions applicables en cas de non-respect de ce principe et met l’ensemble de l’écosystème en mouvement ».

Par ailleurs, ces sanctions prévoient des amendes administratives de 300 euros par point de recharge. Dont l’accès à l’acte n’est pas garanti.

Quels sont les arguments qui plaident en faveur de l’interopérabilité ?

Le principe de l’interopérabilité s’inscrit dans la loi depuis 2017. L’arrêté du 4 décembre ne concerne pas tant les nouvelles infrastructures de recharge que les bornes plus anciennes. « Ce sont toutes les bornes de recharges publiques déployées entre 2013 et 2017 qui sont directement impactées par l’arrêté », souligne Cécile Goubet. Des bornes qui, selon la déléguée générale de l’Avere-France, « ne répondent plus à la réalité des usages électriques. Lors de leur déploiement initial, l’autonomie des véhicules ne permettait pas vraiment d’envisager des trajets longues distances. ».

Dans ce contexte, le décret constitue un socle en faveur du déploiement de bornes publiques interopérables. Cela contribue à la densification d’infrastructures plus performantes. L’usage et l’expérience : deux maîtres-mots pour Cécile Goubet; Qui rappelle que l’Avere-France accompagne les collectivités comme les entreprises dans le renouvellement des bornes de recharge avec le programme Advenir. « Savoir quel type de borne installer, avec quelle puissance et à quel emplacement, c’est déterminant. Ainsi, il faut avoir une approche holistique de l’enjeu », analyse Cécile Goubet.

Mais l’accompagnement de l’Avere est également financier. La prime ADVENIR couvre les coûts de fourniture et d’installation à hauteur de 80 % pour la modernisation de point de recharge ouvert au public. Les montants d’aides peuvent aller au maximum de 1 200€HT à 7 000€HT par point de recharge selon sa puissance.

Quels bénéfices pour les gestionnaires de flottes d’entreprise et pour les collaborateurs ?

Meilleure accessibilité à la recharge, simplification des usages, flexibilité dans les déplacements électriques, pour les gestionnaires de flotte et collaborateurs.

« Le renforcement du maillage de bornes de recharge est un prérequis indispensable, confie Cécile Goubet. Tout ce qui concourt à la réassurance des utilisateurs de véhicules électriques et à l’amélioration de « l’expérience électrique » favorise l’adoption de cette mobilité plus verte ».

Au 31 décembre 2021, la France comptait 53 667 points de recharge ouverts au public. Soit une moyenne de 80 bornes pour 100 000 habitants. Cela représente une hausse de 64 % en un an. L’entrée en application généralisée du principe d’interopérabilité devrait encore faciliter le verdissement des flottes d’entreprise. En abolissant l’un des derniers freins à l’adoption des véhicules électriques et hybrides rechargeables.