Réseau de bornes de recharge : en 2021, ne pas ralentir le déploiement


La promesse d’un réseau de bornes de recharge de 100 000 points en 2021 sera difficile à tenir ! La France, déjà en retard sur son programme d’installation de bornes de recharge, risque d’être impactée par la pénurie de composants et d’alliages, liée à la crise sanitaire. Luc Xiong, Responsable d’activités IRVE pour ISIOHM, évoque les pistes à envisager pour accélérer le verdissement de la mobilité.

Luc Xiong portrait réseau de bornes de recharge

En mars 2021, la FIEV (Fédération des Industries et Équipements pour Véhicules) tirait le signal d’alarme. A la suite d’une enquête réalisée auprès de ses adhérents, la Fédération s’inquiètait des conséquences de la pénurie des semi-conducteurs. Celle-ci, conjuguée à des tensions sur les prix de certains composants et matières premières, fragilisent l’ensemble de la chaîne de valeur. Cette étude mettait ainsi en lumière que 84% des répondants sont confrontés à des problèmes d’approvisionnement de composants ou d’alliages. 92% des adhérents déclarent subir des retards de livraison (pour 50%, des retards compris entre 1 et 6 mois) et plus d’1 sur 2 sont confrontés à une augmentation des prix d’achat. Face à ces difficultés, le risque de voir s’aggraver le retard déjà accumulé dans le déploiement des bornes de recharge électrique sur le territoire français est réel. Une aggravation qui pourrait avoir des conséquences sur les objectifs de verdissement du parc automobile français

Si Luc Xiong, Responsable d’activités IRVE pour ISIOHM, est conscient des difficultés liées aux approvisionnements en semi-conducteurs et en alliages, il demeure confiant.

« Tout au long du premier confinement, nous avons enregistré une hausse significative des consultations des entreprises, comme des particuliers pour des installations de bornes de recharge. Durant la seconde vague de la COVID-19, les premières tensions sur les approvisionnements en matières premières se sont fait ressentir. Dès lors, les acteurs de la chaîne de valeur se sont adaptés ». 

Maintenir les aides et subventions : levier de l’accélération

Une capacité à anticiper qui a permis d’amortir le choc. Pour continuer à produire des bornes de recharge, les entreprises du secteur ont stocké en masse des semi-conducteurs et les alliages dont ils avaient besoin. Les mesures sanitaires, si elles ont perturbé les implantations des bornes, ne les ont pas totalement interrompues.

« On dénombre aujourd’hui entre 35 et 40 000 bornes de recharge sur le territoire hexagonal, observe Luc Xiong. Les objectifs initiaux ne seront sans doute pas atteints, mais le véritable questionnement n’est pas tant le nombre de bornes, que sur le maintien des subventions gouvernementales et des incitations à l’adoption de la mobilité électrique ».

Or, à ce sujet, les incertitudes demeurent. Pourtant Luc Xiong en est convaincu, il ne faut pas relâcher les efforts : « les entreprises se sont engagées dans la transformation de leurs parcs, les utilisateurs sont eux aussi intéressés et sensibilisés aux enjeux d’écomobilité. Tous les signaux sont au vert ! ». 

réseau de bornes de recharge chiffre clé 100000

Réseau de bornes de recharge : mobiliser les énergies au service du verdissement

La volonté politique n’est pas l’unique moteur de la transformation de la mobilité. « Il y a des difficultés très triviales qu’il nous faut chaque jour surmonter, explique Luc Xiong. La vétusté des réseaux électriques dans certaines copropriétés, les peurs et les doutes des utilisateurs, les incertitudes des entreprises… ». Mais en tant qu’acteur de terrain, il en est persuadé : la clé du verdissement, c’est la formation et l’accompagnement. « Bureaux d’études, architectes, installateurs, services de maintenance, gestionnaires de flottes, opérateurs de service mobilité, la mobilité électrique mobilise de nombreux savoir-faire. Chaque maillon est essentiel pour créer les conditions de l’adoption d’une mobilité zéro émission. C’est la mobilisation de toutes ces énergies qui permettra de faire avancer l’écomobilité dans notre société », conclut Luc Xiong.