Gestionnaire de flotte auto : une profession au coeur de la transformation

Depuis 2013, Olivier Fricaudet occupe le poste de gestionnaire de flotte auto de Coca-Cola European Partners. En près de huit ans, il a vu sa profession changer, gagner en criticité, en technicité et en importance stratégique. Il revient sur les défis et les enjeux à relever par rapport à ces transformations.

gestionnaire de flotte auto Olivier Fricaudet Coca Cola

A la tête d’une flotte composée de 1 020 véhicules dont 55% de véhicules utilitaires et 45% de VP, Olivier Fricaudet ne connaît pas la routine. « C’est l’un des aspects que j’apprécie le plus », confie le fleet manager France de CCEP. Fiscalité, normes environnementales, évolutions des technologies, anticipations et souci constant d’apporter des réponses concrètes et pertinentes aux besoins de mobilité des équipes, Olivier Fricaudet est sur tous les fronts.

« Le temps où les missions se limitaient à la stricte gestion d’un parc automobile est révolu, les responsables de flotte constituent un point de convergence pour de nombreux métiers des forces de vente en passant par la direction financière ou les ressources humaines ».

Un large spectre de responsabilités, des enjeux critiques qui font de la mission de fleet manager « une profession engageante et vraiment palpitante au quotidien ». D’autant que face à l’enjeu du verdissement des mobilités, CCEP s’est engagé activement en rejoignant EV100, une initiative mondiale d’entreprises engagées dans un processus ambitieux : des flottes constituées à 100 % de véhicules électriques à l’horizon 2030. « Le chantier des transformations est dense, la complexité réelle, mais la mission est extrêmement enrichissante ». 

gestionnaire de flotte auto verbatim Olivier Fricaudet

Une exigence d’ouverture d’esprit, de curiosité et d’agilité

Préparer demain tout en garantissant l’efficience opérationnelle du quotidien, c’est l’équation à laquelle sont confrontés les gestionnaires de flotte en 2021. L’entrée en application de la LOM, l’activation des Zone à Faibles Émissions (NDLR : la ZFE de Paris est en activité depuis le 1er juin 2021), sont, pour Olivier Fricaudet « des incitations fortes, un chantier de verdissement mené à marche forcée, certes légitimes, mais qui complexifient notre tâche ».

S’il souligne la nécessité d’engager au plus vite ces transformations, il constate toutefois « le décalage entre le temps réglementaire, les cycles de renouvellement des flottes d’entreprise et la disponibilité des offres constructeur ».

Un décalage qui implique une veille constante tant sur le plan technique que réglementaire, des connaissances en matière de fiscalité, et une vraie capacité à l’anticipation, « car les choix d’aujourd’hui nous engagent pour les quatre ans à venir ». D’autant qu’au-delà du défi environnemental, le gestionnaire de flotte est également garant du TCO et de la satisfaction des utilisateurs du parc. 

Gestionnaire de flotte auto : chef d’orchestre d’une transformation majeure

La qualité essentielle du fleet manager selon Olivier Fricaudet ? « La capacité à se remettre en question en permanence ». Parce que l’action du gestionnaire de flotte le confronte à des interactions constantes avec tous les métiers dans l’entreprise, il doit par ailleurs être doté d’un véritable sens de la communication. Savoir écouter, mais aussi savoir se faire entendre des collaborateurs comme de la direction générale, être en mesure de remporter la conviction, défendre ses choix et sa vision, « cela implique beaucoup de concertation interne et avec les acteurs du marché », précise Olivier Fricaudet qui le rappelle : « la profession doit encore se structurer et il faudrait voir émerger une véritable filière de formation car les défis de transformation de la mobilité vont encore se multiplier ».