Convention SesamLLD : hydrogène, l’avenir de la mobilité ?

A l’occasion de sa Convention SesamLLD qui s’est déroulée dans un format 100% digital le 16 juin dernier, SesamLLD a souhaité engager la réflexion sur la place que la motorisation hydrogène pourrait tenir à l’avenir dans l’adoption d’une mobilité plus verte. Voici ce qu’il fallait retenir. 

Volonté politique, prise de conscience généralisée, entrée en application des ZFE, François Brabander, Président de SesamLLD a souligné la part croissante que les véhicules électriques et hybrides rechargeables occupent dans les flottes d’entreprises. « Le verdissement des parcs s’accélère, les immatriculations de véhicules électriques ont été multipliées par près de 3 et les hybrides rechargeables par plus de 4 ». Ainsi, au premier trimestre 2021, ces motorisations représentent 13,8% du parc. Cet élan transformatif en faveur de véhicules 0 émission s’amplifie. Mais certains freins à l’adoption des véhicules électriques à batterie persistant, les regards se portent vers l’hydrogène. 

Faire émerger une filière hydrogène

« La transformation énergétique des parcs professionnels est une réalité palpable », affirme François Brabander. Cette réalité d’aujourd’hui, qui semble s’installer comme une tendance forte, amène cependant à s’interroger sur l’avenir. Un avenir incarné notamment par le développement de l’hydrogène, thème clé de la table ronde de la convention SesamLLD.

« L’urgence climatique, la nécessité de maîtriser les coûts liés à la production d’électricité renouvelable et la baisse des coûts de production de l’hydrogène, amènent à développer la filière », explique Philippe Boucly, Président de France Hydrogène.

Mais, derrière les ambitions, les réalités techniques demeurent. « 95% de l’hydrogène produit aujourd’hui en France est d’origine fossile, continue Philippe Boucly et lorsqu’1 kg d’hydrogène est produit à partir de gaz naturel, 10 kg de gaz carbonique sont émis. Il faut par conséquent décarboner cette industrie ». C’est l’une des ambitions du plan de relance gouvernemental qui prévoit un budget de 7,2 milliards d’Euro d’ici à 2030 et la création d’un Conseil national de l’hydrogène. L’ambition :  produire par électrolyse 6 500 Mégawatts d’hydrogène à l’horizon 2030.

« Aujourd’hui, nous atteignons à peine 6,5 Mégawatts… souligne Philippe Boucly, cela revient à multiplier la capacité de production par un facteur 1000 !». 

Des défis techniques à relever

Face à l’enjeu, Cecilia Fouvry-​Renzi, Directeur Projet Transformation H2Ec d’Air Liquide se veut rassurante : « Toutes les technologies sont aujourd’hui disponibles pour décarboner la production d’hydrogène, mais il faut développer des infrastructures et des usages pour produire et distribuer de l’hydrogène jusqu’à l’utilisateur final ». L’objectif ? Massifier la production pour atteindre les 6,5 Gigawatts qui permettront d’assurer la disponibilité de l’hydrogène distribué à un prix compétitif.

« C’est ainsi que la filière pourra se développer et avoir un impact fort, notamment sur le plan de la mobilité », précise Cécilia Fouvry-​Renzi.

Hydrogène : réunir le meilleur des deux mondes ? 

C’est la conviction de Lionel French Keogh, Directeur Général de Hyundai Motor France qui souligne que l’hydrogène « n’émet pas de CO2, tout en offrant une autonomie comparable aux motorisations thermiques, avec un temps de recharge inférieur à 3 minutes». Répondant parfaitement aux usages que peuvent avoir les entreprises, ce type de motorisation constitue une alternative sérieuse pour décarboner la mobilité.

« Depuis plus de 20 ans, Hyundai travaille sur la motorisation hydrogène comme une piste sérieuse pour l’avenir de la mobilité. En 2014, nous avons commercialisé un premier véhicule à hydrogène et, il y a un peu plus de deux ans, nous avons lancé Nexo », rappelle Lionel French Keogh.

A ce jour, 500 véhicules hydrogène circulent sur les routes françaises. « Tous ces véhicules sont destinés à des usages professionnels, a précisé Fabrice Denoual, Président de la Commission Communication de SesamLLD. 90% de ces véhicules sont utilisés en Ile-de-France. Nous sommes au tout début d’une mutation que les loueurs accompagnent ». Alors que le verdissement de la mobilité est au cœur de tous les enjeux, l’hydrogène constitue une piste sérieuse à explorer, mais comme l’indique Lionel French Keogh, « il ne faut exclure aucune technologie, car ce qui prime c’est de s’appuyer sur la motorisation qui correspond à votre usage. C’est ce constat qui préside à la stratégie d’innovation de Hyundai qui avance de front sur l’ensemble des technologies pour apporter, toujours la réponse appropriée à un besoin de mobilité ».