Le télétravail va-t-il tuer la voiture de fonction ?

Des bureaux vides, des places de parking désertes dans les sous-sols des immeubles de bureau, des accès aux grandes métropoles de France relativement faciles, des autoroutes sans trafic, le télétravail poussé par le gouvernement depuis un an a un impact important sur la mobilité professionnelle. Si les collaborateurs sont amenés à moins se déplacer dans un cadre professionnel, quel est dès lors la place de la voiture de fonction ? A-t-elle encore une utilité ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Lors du premier confinement du printemps dernier, l’Île-de-France s’est vidée de ses habitants. Si Paris n’est pas la France, sa région concentre néanmoins 30 % de la richesse nationale, d’où l’impact important qu’a eu ce grand exode vers la province qui a concerné 17 % des Franciliens et près d’un Parisien sur quatre sur les nouvelles habitudes de travail.

Jusqu’ici assez peu pratiqué en France, le télétravail est devenu la norme dans certaines entreprises depuis le début de la pandémie. Pour autant, « on ne connait pas avec certitude le pourcentage de télétravailleurs en France, peut-on lire sur le site teletravail.fr, site émanant du Commissariat général à l’égalité des territoires. Ce chiffre varie entre 8 % et 17,7 % selon les sources. »

Si un nombre non négligeable de salariés restent désormais chez eux pour travailler, quelle est dès lors la place de la voiture de fonction ? « Structurellement, nous n’observons aucune évolution sur ce sujet, marque Guillaume Maureau, directeur général adjoint en charge du commerce et du marketing chez ALD. La voiture de fonction fait partie d’un package salarial et il n’est pas question d’y toucher. »

Même discours chez Alphabet :

« Si certaines sociétés se posent la question de présenter des offres alternatives à la voiture individuelle, aucune ne les a imposées. Le collaborateur a toujours son mot à dire » , note Stéphane Crasnier, président-directeur-général d’Alphabet France.

Et dans 99,9 % des cas, c’est la voiture qui l’emporte.

Des contrats plus adaptés aux besoins

Pour autant, le télétravail a néanmoins eu quelques impacts non pas sur la voiture de fonction en tant que telle, mais sur son usage, même s’il est assez difficile pour les loueurs d’avoir une vision complète du marché. Car tant que le véhicule n’a pas été restitué, impossible d’avoir des données précises, excepté pour les contrats au demeurant peu fréquents, qui incluent la carte essence.

« Le kilométrage moyen s’est en effet tassé, mais nous n’avons pas enregistré de baisse violente, car le confinement « dur », n’a duré finalement que deux mois », relativise Stéphane Crasnier qui rappelle en parallèle, que le kilométrage moyen connaissait déjà une baisse structurelle depuis plusieurs années. 

Guillaume Maureau note une baisse moyenne de 30 % du kilométrage annuel en 2020. « Nous avons enregistré une légère baisse du kilométrage avec une demande de rallongement du temps de la location, de l’ordre de trois mois, et ce, plutôt chez les grandes sociétés », indique de con côté, Cyril Châtelet, directeur commercial et marketing chez Leaseplan. Mais ce dernier relativise cette baisse du kilométrage. « Nous avons aussi repris des véhicules qui au final avaient plus de kilomètres que prévu, car une partie de la clientèle les avaient utilisés à des fins privées. »

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