Réintégration fiscale des véhicules de société : comment optimiser sa flotte en 2025 ?

En 2025, la fiscalité des véhicules de société connaît des évolutions significatives. Ces changements impactent directement le coût total de possession (TCO) des flottes automobiles. Optimiser sa flotte en 2025 nécessite une adaptation des stratégies d’acquisition et de gestion. La réintégration fiscale est liée aux plafonds des amortissements déductibles pour l’achat ou la location d’une voiture en entreprise. Découvrez en détail son fonctionnement.

Comprendre la réintégration fiscale pour une flotte automobile

Définition de la réintégration fiscale

La réintégration fiscale est une opération comptable qui consiste à réintégrer dans le résultat fiscal d’une entreprise les charges qui ne sont pas déductibles fiscalement, bien qu’elles soient enregistrées en comptabilité. Dans le cas des flottes de véhicules de société, cela concerne principalement la fraction des amortissements qui dépasse les plafonds fixés par la législation fiscale. Cette partie non déductible, appelée amortissement non déductible (AND), doit être ajoutée au résultat fiscal de l’entreprise, augmentant ainsi son imposition. 

Les plafonds d’amortissement en 2025

Depuis l’entrée en vigueur du cycle d’homologation WLTP en 2021, les plafonds d’amortissement déductible sont déterminés en fonction des émissions de CO₂ des véhicules. Ces seuils restent inchangés en 2025 et sont les suivants :

  • 30 000 € pour les véhicules émettant moins de 20 g/km de CO₂ (véhicules 100 % électriques).
  • 20 300 € pour les véhicules émettant entre 20 et 49 g/km de CO₂.
  • 18 300 € pour les véhicules émettant entre 50 et 160 g/km de CO₂.
  • 9 900 € pour les véhicules émettant plus de 160 g/km de CO₂.

Ces plafonds s’appliquent aux véhicules acquis ou loués par l’entreprise, y compris dans le cadre de contrats de location longue durée (LLD) ou d’un crédit-bail.

Calcul de l’amortissement non déductible

L’amortissement non déductible (AND) désigne la part du coût d’acquisition d’un véhicule qui excède le plafond d’amortissement autorisé fiscalement, et qui ne peut donc pas être déduite des résultats imposables.

Il est calculé selon la formule suivante : 

  • AND annuel = (Prix d’acquisition – Plafond d’amortissement déductible) / Durée d’amortissement

Par exemple, pour un véhicule acquis à 35 000 € et émettant 120 g/km de CO₂ (plafond de 18 300 €), l’AND annuel sur une durée d’amortissement de 5 ans serait : 

  • (35 000 € – 18 300 €) / 5 = 3 340 € 

Cette somme doit être réintégrée chaque année dans le résultat fiscal de l’entreprise.

Les implications de la réintégration fiscale

Impact sur le résultat fiscal de l’entreprise

La réintégration fiscale des amortissements non déductibles augmente le résultat fiscal de l’entreprise, entraînant une imposition plus élevée. Les entreprises doivent tenir compte de ces éléments dans leur stratégie d’acquisition et de gestion de flotte pour éviter des charges fiscales imprévues.

Véhicules concernés par la réintégration fiscale

Les plafonds d’amortissement s’appliquent aux véhicules de tourisme (catégorie VP M1 et N1), c’est-à-dire ceux destinés habituellement au transport de personnes. Les véhicules utilitaires, quant à eux, ne sont pas soumis à ces plafonds et bénéficient d’une déductibilité totale de leurs amortissements. Il est donc important de bien distinguer les types de véhicules lors de l’acquisition pour optimiser la fiscalité.

Particularités des véhicules électriques

Les voitures électriques bénéficient d’un plafond d’amortissement déductible plus élevé (30 000 €). De plus, si la batterie est facturée distinctement du véhicule, elle peut être amortie intégralement sans être soumise au plafond, offrant ainsi un avantage fiscal supplémentaire. Cette particularité incite les entreprises à considérer l’électrification de leur flotte comme une stratégie d’optimisation fiscale en plus de l’obligation de respecter les quotas imposés par la loi LOM pour les flottes de plus de 100 véhicules.

Optimiser la fiscalité de sa flotte automobile

Choisir des véhicules adaptés

Pour minimiser l’impact des amortissements non déductibles, les entreprises doivent privilégier l’acquisition de véhicules dont le prix d’achat est inférieur ou égal aux plafonds d’amortissement déductible. Cela permet de déduire intégralement les amortissements et d’éviter les réintégrations fiscales obligatoires.

Utiliser des outils de gestion de flotte

L’intégration d’outils digitaux de gestion de flotte permet de suivre en temps réel les amortissements, de calculer les réintégrations fiscales et d’optimiser le TCO. Ces solutions offrent une plus grande visibilité sur les coûts et facilitent la prise de décisions éclairées en matière de gestion de parc automobile.

Si les règles pour la réintégration fiscale évoluent peu en 2025, l’électrification des flottes permet de disposer de leviers puissants pour réduire le TCO en bénéficiant d’incitations fiscales.