Sinistralité automobile : comment la faire baisser ?

La sinistralité routière impacte fortement le TCO des flottes. Si la lutte contre l’accidentologie est une priorité sur le plan humain, les petits accrochages du quotidien sont un défi pour les gestionnaires de flottes. Pourtant, plusieurs leviers peuvent être actionnés.  

Année après année, le ministère des Transports, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), ou encore Santé publique France, interpellent l’opinion et les entreprises sur le fait que le risque routier professionnel constitue la première cause de mortalité au travail en France. Ainsi, selon les chiffres publiés au début de l’année 2022, 49 828 personnes ont été victimes d’un accident de la route au travail en 2020, dont 11% alors qu’ils étaient directement en mission et sous la responsabilité de leur employeur. Le risque routier représente 11% des accidents du travail et 31% des accidents mortels !

Si les conséquences peuvent parfois être dramatiques, elles sont, dans tous les cas, un problème dont l’entreprise doit se saisir. En effet, la sinistralité routière occasionne chaque année selon la CNAM près de 4,8 millions de journées d’arrêt de travail. 

Ces chiffres traduisent les situations les plus graves, mais il ne faut surtout pas négliger le poids de la « sinistralité routière du quotidien » sur le TCO des flottes d’entreprises. Bris de glace, éraflures, pare-chocs enfoncés, dégradations diverses, finissent par peser considérablement sur le budget mobilité.

Optimiser le contrôle et le suivi des véhicules

Les frais de remise en état constatés au retour des véhicules sont globalement faibles. Le taux de renouvellement des parcs est élevé, entretenu notamment par les incitations au verdissement des flottes, tels que le bonus écologique, amortissement en faveur des technologies électrifiées…. Toutefois, l’état des pneus, des dispositifs d’éclairage, ou encore des freins sont des éléments clés sur lesquels il convient de veiller à intervalles réguliers. 

Le respect des indications des constructeurs en termes de maintenance technique constitue un prérequis indispensable. Les collaborateurs jouent également un rôle dans cette démarche. Ainsi, selon une étude de Traxall France (spécialisée en gestion de flotte), il apparaît que 85% des véhicules de flottes d’entreprise roulent sous-gonflés. Seuls 15% des conducteurs vérifient la pression de leurs pneus tous les mois. 

Des gommes altérées réduisent l’adhérence et augmentent par conséquent la distance de freinage. Ce défaut de contrôle induit une usure prématurée des pneumatiques et une surconsommation de carburant.

Impliquer les collaborateurs

La sensibilisation des utilisateurs des véhicules de la flotte est un enjeu déterminant pour faire baisser la sinistralité routière. Les formations à l’écoconduite contribuent à modifier le comportement routier des collaborateurs. 

Inscrites dans les projets RSE des entreprises, ces formations peuvent être réalisées à distance (via des dispositifs d’e-learning). Et ce pour éviter de désorganiser le quotidien des équipes, ou directement sur la route lors de séminaires ou de stage Team Building par exemple. Des acteurs se sont spécialisés dans l’organisation de ces challenges à l’instar de Vanberg ou de l’association Prévention routière.

Bien utiliser les ADAS pour faire baisser la sinistralité

Freinage d’urgence, régulateur de vitesse adaptatif, alerte au franchissement de ligne, aide au maintien dans la voie, correcteur de trajectoire… Ces accessoires sont des atouts majeurs à la disposition des collaborateurs pour lutter contre la sinistralité routière. 

Le Conseil Européen et la Commission Européenne ne s’y sont d’ailleurs pas trompé en rendant obligatoires différents ADAS (Advanced Driver Assistance System) sur tous les nouveaux véhicules commercialisés en Europe dès 2022. Une obligation qui s’appliquera à partir de 2024 aux nouveaux exemplaires de modèles déjà existants sur le marché. Mais la présence des ADAS ne suffit pas elle seule à résoudre tous les problèmes. Une fois encore, l’usage est au cœur de tous les enjeux : la formation et la sensibilisation des équipes à la bonne utilisation des ADAS pourra contribuer à une réduction sensible de la sinistralité des flottes.