Mix énergétique : la bascule est amorcée

En observant scrupuleusement l’évolution des véhicules immatriculés trimestre par trimestre, il est possible d’en dégager des tendances fortes. Ainsi, selon les chiffres relayés par L’Automobile et L’Entreprise, à la fin mars 2018 la motorisation diesel dominait encore très largement dans les flottes automobiles des entreprises.

Le recul du gazole dans le mix énergétique des flottes d’entreprise est donc aujourd’hui une réalité, un fait établi. En effet, la part du diesel s’établissait au deuxième trimestre 2017 à 84,45 %. Elle atteint désormais 80,89 %. Un repli de 4 points, particulièrement significatif. Si le déclin du diesel semble amorcé, il ne s’effondre pourtant pas. Force est de reconnaître que cette motorisation demeure encore très adaptée à bon nombre d’usages professionnels (notamment pour les profils de gros rouleurs). Même avec une fiscalité comparable à celle des motorisations essence, le diesel demeure une réponse pertinente dans bien des situations, y compris pour les usages nécessitant des véhicules ayant beaucoup de couple. De son côté, l’Observatoire du Véhicule d’entreprises relève lui aussi que la part de marché du gazole reste encore massivement majoritaire dans les parcs d’entreprise notamment sur les véhicules utilitaires légers (95,70 % des immatriculations).  

Le diesel baisse… qui en profite ?

Le fait est acté : le diesel perd peu à peu du terrain, mais en faveur de quelle motorisation ? C’est bien l’essence, qui, pour l’heure, tire son épingle du jeu. Si l’on observe le mix énergétique des flottes d’entreprise, on constate que les motorisations essence sont en hausse de 3 points par rapport au premier trimestre 2017. Si elle représente près de 15% du mix énergétique, l’essence n’est pas la seule à bénéficier du déclin progressif du diesel. Il apparaît en effet que les véhicules hybrides gagnent progressivement du terrain. Ils représentent ainsi, au premier trimestre 2018, 3,15% du mix énergétique (soit 6546 véhicules immatriculés). Les véhicules 100% électrique restent à la peine, malgré une augmentation timide de leur part de marché dans les flottes auto (1,75%).

Entre intelligence et opportunisme

Malgré les assauts incessants contre le diesel, ce dernier reste adapté aux exigences de nombreuses entreprises. Sa consommation modérée, sa fiabilité, et les considérables progrès réalisés par rapport aux émissions polluantes, expliquent ce recul très lent dans le mix énergétique des entreprises. Les gestionnaires de flottes renonceront-ils totalement au diesel ? C’est probable. Quand ? Pas tout de suite ! En effet, l’année 2018 va sans aucun doute confirmer les tendances initiées en 2017 et il est probable que d’ici la fin de l’année (et plus encore à la fin du premier semestre 2019), nous assistions à un point de bascule, un rééquilibrage, qui placera le diesel à environ 50% du mix des flottes d’entreprises. Entre confort routier, maîtrise des coûts et respect de l’environnement, les gestionnaires de flotte réaliseront des arbitrages progressifs et se garderont bien d’abandonner trop vite une motorisation qui n’a, à ce jour, pas encore trouver d’équivalent…