Véhicules d’entreprises : faire face aujourd’hui aux enjeux de demain !

A l’occasion de la 4ème convention Centres Hyundai Entreprises, Bernard Fourniou, Président de l’Observatoire du Véhicule d’Entreprise, a dressé un état des lieux détaillé du marché des ventes entreprises. Décryptage.

Le premier constat de Bernard Fourniou est sans appel : « Le marché des véhicules d’entreprises est aujourd’hui plus important que celui des véhicules particuliers ». Pour 60 % de ces véhicules, ils sont exploités en LLD (Location Longue Durée). « Ce pourcentage est en constante augmentation ces dernières années », observe le président de l’OVE. Une tendance qui a d’ailleurs un impact sur les stratégies des constructeurs qui raisonnent désormais, comme en témoignent les campagnes de communication et les offres marketing, non plus en prix d’achat mais en loyer mensuel.

« Cela répond à cette attente des entreprises qui souhaitent subir moins de contraintes par rapport à l’utilisation des véhicules dans le temps », précise l’expert.

Des motorisations en débat

Si la LLD est massivement plébiscitée par les entreprises, la question des motorisations fait davantage débat. Ainsi, si une grande majorité des véhicules d’entreprises utilise encore des énergies Diesel, la tendance est à la baisse. En 2012, le diesel représentait 94% des Véhicules d’Entreprises (VE). Ce chiffre s’établit aujourd’hui à 85%… L’essence (dont la part de marché entreprises est passée de 4,4% en 2012 à 11,2% en 2016) se classe en 2e position sur le marché et tend à remplacer le Diesel. Les autres énergies (électrique, hybride, etc.) quant à elles, demeurent confidentielles. Réunies, elles ne représentent qu’entre 2 et 4 % des VE.

« L’électrique est en évolution, confie Bernard Fourniou, mais il reste encore beaucoup de freins à lever. Un VE circule en moyenne 30 000 km/an. La disponibilité du véhicule constitue un besoin essentiel. Pour une entreprise, il est impossible de laisser le véhicule recharger pendant des heures ».

Pourtant, disposer d’une flotte 100% Diesel peut poser des problèmes, notamment dans un contexte où la fiscalité propre à cette motorisation ne semble pas évoluer favorablement !

Avantage à l’hybride ?

« L’hybride est certes plus cher à l’achat mais plus rentable en termes d’entretien et se revend aisément », observe l’expert qui souligne par ailleurs les dispositions spécifiques liées à la TVS. Ainsi, le véhicule hybride est parfaitement adapté aux taxis car les trajets sont naturellement courts. En revanche, pour des usages sur de grandes distances, en province par exemple, le Diesel reste plus pertinent. Parmi les freins majeurs à l’adoption des véhicules électriques par les entreprises, l’autonomie reste déterminante. 400 km annoncés, 300 km dans les faits, et seulement 150 par temps froid, des temps de charge trop longs, les entreprises attendent encore une amélioration de l’électrique, mais, souligne Bernard Fourniou : « nous avons néanmoins assisté à une progression très forte ne serait-ce que pour les 3 dernières années avec une multiplication des points de recharge et une amélioration de l’autonomie ».

Plan de mobilité 2018 : une opportunité pour les entreprises !

Derrière les grands enjeux du marché du véhicule d’entreprise, il y a une problématique plus large. Celle de la mobilité. Les nouvelles dispositions réglementaires qui entreront en vigueur en 2018 qui obligent les entreprises de plus de 100 collaborateurs sur un même site à définir un

Plan de mobilité, constituent selon Bernard Fourniou, « une véritable opportunité pour les entreprises. En repensant la façon dont les collaborateurs se déplacent, en réalisant un état des lieux précis et détaillé de tout ce qui concerne la mobilité dans l’entreprise, il sera possible d’identifier de réelles sources d’économies ! ».

L’OVE en quelques mots

L’Observatoire du Véhicule d’Entreprise (OVE) a été créé fin 2002 pour prendre la parole sur tous les sujets concernant les véhicules d’entreprises : fiscalité, prévention des risques, technologies, développement durable, nouvelles mobilités, coûts d’usage, etc. En quelques années, l’OVE est devenu une référence incontournable, qui s’est fixé pour mission d’informer, de former les acteurs de ce secteur et de réfléchir avec eux sur ses évolutions possibles.