Flotte Auto : la gamification au service du TCO ?

Comment inciter les collaborateurs à mieux appliquer les principes de l’écoconduite ? Comment les encourager positivement à modifier leurs comportements ? En jouant bien sûr ! Avec la gamification, créez les conditions d’une saine émulation pour faire baisser le TCO de votre flotte. Explications.

Avec la déstabilisation de l’activité économique liée à la crise du COVID19, les entreprises vont, plus que jamais, être amenées à mettre en place des actions visant à réduire leurs coûts. Les flottes automobiles n’échapperont pas à cette tendance. Mais, au-delà des actions immédiates, agir durablement sur les comportements des conducteurs, demeure un levier majeur de maîtrise du TCO de la flotte automobile. Pour y parvenir, tous les moyens sont bons et certains gestionnaires de flotte ont désormais recours à la gamification pour inciter les collaborateurs à modifier leur comportement routier. Le principe ? Créer une émulation positive au sein des effectifs d’une entreprise en créant des concours, des défis qui amusent autant qu’ils éduquent. Directement hérités de l’univers du Serious Games, ces jeux donnent ou non, lieu à des récompenses individuelles ou collectives à ceux dont la consommation d’énergie (de carburant classique, mais aussi  le nombre de charges électriques par exemple) aura drastiquement diminué, à ceux qui auront la conduite la plus souple ou les accélérations/décélérations les plus douces, etc. Pour Patrick Martinoli, directeur délégué Innovation Projets et Expertise Automobile chez Orange, « le recours à la gamification est étudié très sérieusement au sein d’Orange mais, si ce mode de sensibilisation à l’écoconduite semble efficace et pertinent, il soulève bon nombre d’interrogations ». 

Défis individuels : gare au RGPD…

Pour que la gamification délivre son plein potentiel pédagogique, l’équité du jeu est capitale. « Dans le cadre d’un jeu qui consisterait à observer par exemple la consommation de carburant, observe Patrick Martinoli, il faudrait impérativement prendre en considération les réalités de terrain car les consommations dépendent, entre autres, de la nature de la route, ou de la topographie ». En milieu urbain, dans les régions de montagne, selon que la climatisation soit fortement sollicitée ou non, de nombreuses variables peuvent entrer en ligne de compte si l’on souhaite que les règles du jeu soient équitables. « Cela implique par conséquent que la gamification ne porte pas sur un effectif global mais qu’il soit régionalisé », note Patrick Martinoli. Mais, l’équité n’est pas la seule embûche ! « Nous avons, chez Orange, un accord interne qui protège les données individuelles et empêche par voie de conséquences, un accès nominatif aux données routières d’un collaborateur ». Une difficulté qui implique que les défis internes soient organisés non plus entre collaborateurs, mais entre Business Unit ou entre régions, par exemple. 

La gamification pour inciter à l’autopartage

Autant de prérequis qui ont pour l’heure, incité Orange à différer la mise en place à grande échelle de la gamification au profit de la sensibilisation à l’écoconduite. En revanche, d’ici la fin de l’année 2020, la gamification pourra être déployée pour inciter les collaborateurs à mieux exploiter la solution d’autopartage d’Orange. « Nous avons toutefois souhaité prendre de la hauteur pour ce projet et la dotation de ces opérations de gamification revêt une dimension RSE forte : les bonnes pratiques, les meilleurs usages permettant de planter des arbres au nom du lauréat des concours organisés par l’entreprise », explique Patrick Martinoli. Convaincu que l’aspect ludique de la gamification est un atout indéniable, Patrick Martinoli estime cependant « que l’enjeu est trop important pour le cantonner à une simple logique de récompense pécuniaire ou mercantile. Le gain doit être collectif, la démarche jamais stigmatisante, afin que la gamification contribue à donner de la noblesse à la démarche ».