Renoncer aux énergies fossiles…

Nous sommes à la croisée des chemins. La question n’est plus de savoir s’il faut renoncer aux énergies fossiles, mais quand et comment. Et cette problématique ne se limite pas qu’aux transports. Nouveaux usages, nouvelles motorisations : le défi est monumental.

Si l’on s’en réfère aux travaux du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), il faudrait réduire les émissions mondiales de l’ensemble des gaz à effet de serre de 40% à 70% d’ici à 2050 (par rapport au niveau de 2010) pour espérer atteindre l’objectif de l’Accord de Paris. Sans une démarche volontaire, il sera sans doute impossible de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C à l’horizon 2100. Pour y parvenir, il faut considérer notre consommation d’énergies fossiles sur un plan global. Au-delà de l’industrie, grosse consommatrice d’énergies fossiles, le secteur des transports devra subir une transformation majeure, notamment en passant à d’autres alternatives pour tirer parti de la production d’énergie propre. Cette mutation est déjà en marche. L’édition 2018 de l’IEA Global Electric Vehicle (EV) fournit un aperçu complet de l’état du parc de véhicules électriques, de l’infrastructure de recharge et des politiques dans le monde entier. Ce rapport met en lumière une réalité encourageante : plus d’un million de voitures électriques ont été vendues en 2017 – un nouveau record – avec plus de la moitié des ventes mondiales en Chine. Le nombre total de voitures électriques sur la route a dépassé 3 millions dans le monde, une augmentation de plus de 50% depuis 2016. Ce chiffre à lui seul, témoigne d’un véritable élan qui conduit à un transfert progressif du recours aux énergies fossiles.

Des progrès techniques encore attendus

Pour que le recours aux énergies fossiles ne soit plus systématique, il faut non seulement faire évoluer les mentalités, mais surtout créer les conditions d’un abandon progressif du pétrole. Avec le développement des motorisations hybrides, l’industrie automobile a déjà trouvé un compromis acceptable, mais il faut aller plus loin. Pour que l’adoption des voitures électriques soit plus significative, il conviendrait d’abord d’améliorer sensiblement l’autonomie des batteries, afin de mieux répondre aux besoins des utilisateurs, notamment pour les longs trajets. Mais ce n’est pas la seule variable de l’équation qui doive évoluer. Selon l’édition 2018 de l’IEA Global Electric Vehicle (EV), en 2017, le nombre de chargeurs privés dans les habitations et les lieux de travail a été estimé à près de 3 millions dans le monde. En outre, il y avait environ 430 000 chargeurs accessibles au public dans le monde en 2017, dont un quart étaient des chargeurs rapides. Un chiffre en progression constante mais clairement insuffisant pour répondre aux exigences de mobilité des automobilistes à ce jour.

L’électrique, mais pas que…

Si les moteurs électriques n’émettent pas de CO2, il n’en reste pas moins qu’une large part de l’électricité que nous consommons est produite par des centrales à charbon, une énergie fossile qui serait amenée tôt ou tard à s’épuiser… D’autres pistes sont pourtant déjà opérationnelles comme les moteurs à hydrogène. Avec la motorisation hydrogène, l’autonomie est identique à celle d’un véhicule « classique », le plein peut être effectué en moins de trois minutes et ce, sans émettre de CO2. La production d’hydrogène s’effectue à partir d’eau dont la ressource est abondante. Preuve de la capacité de la motorisation à répondre aux enjeux des flottes professionnelles : l’adoption par la compagnie de taxi Hype de véhicules à hydrogène et notamment des Hyundai ix35 Fuel Cell. Reste à densifier le maillage des stations qui, aujourd’hui, font encore défaut en dehors des grandes métropoles.